Salut à toutes et à tous,
Alors aujourd’hui… on va un peu changer de ton. Je sais, d’habitude, je vous raconte l’histoire de ce jeune type paumé dans les rues de Paris — promis, on y reviendra. Mais là, j’avais envie de faire une pause. Une pause pour moi, mais aussi pour vous.
Ce mois-ci, c’est un mois un peu spécial. Je vais avoir 35 ans. Voilà. Le cap. Et plutôt que de paniquer... j’ai décidé de me faire plaisir. Et de vous embarquer avec moi.
Pendant quelques épisodes, je vais vous faire découvrir — ou redécouvrir — des albums et des films qui ont marqué mon enfance, mon adolescence… et qui me touchent encore aujourd’hui.
Il y a quelques semaines, je suis retombé sur un disque que j’avais presque oublié. Enfin… presque, parce qu’en vrai, je le connais par cœur. Un album que mon grand frère Yann m’a fait écouter quand j’avais… trois ans. Oui, trois ans. Je pense qu’il voulait m’éduquer à la “bonne musique”, très tôt.
Et franchement, il a bien fait.
Cet album, c’est Chronologie de Jean-Michel Jarre, sorti en 1993.
C’est sans doute l’album que je connais le mieux au monde. Je pourrais vous le réciter. Note par note.
Et pourtant, il n’est pas toujours cité parmi les grands classiques de Jarre, comme Oxygène ou Équinoxe. Mais Chronologie, c’est autre chose. C’est un voyage.
Jean-Michel Jarre l’a conçu comme une réflexion sur le temps. Rien que ça. Il s’est inspiré d’un bouquin du physicien Stephen Hawking — Une brève histoire du temps — pour créer quelque chose de musical, mais aussi profondément philosophique.
Musicalement, c’est un mélange de plein de choses. On est en 1993, l’eurodance cartonne en Europe, les sons synthétiques explosent dans les clubs… et Jarre, fidèle à lui-même, capte l’air du temps. Il mélange ses vieux synthés analogiques avec des machines ultra modernes pour l’époque — des Roland, des Kurzweil…
Et surtout, il ose.
Il met du rock, de la techno et un peu de rap, .Il invite aussi un grand guitariste Patrick Rondat, pour tout bousculer.
Le tout donne un album en 8 parties, pensé comme un bloc. Un voyage sonore. Et visuel aussi.
Parce que la pochette, elle est signée Michel Granger, son fidèle complice. Une silhouette féminine, stylisée, presque intemporelle. Et la photo ? C’est Charlotte Rampling qui l’a prise. . Jarre dira que la femme représente le cycle, le temps, la mémoire. Et quelque part… c’est beau.
Mais mon moment préféré, s’il fallait en choisir un… c’est Chronologie Part 4.
Ce morceau, c’est une claque. Une vraie. Dès les premières secondes, t’es happé. C’est nerveux, c’est tendu, ça monte comme une course contre la montre. Comme si t’avais embarqué dans un train à toute vitesse, sans savoir où tu vas. Mais tu restes. Parce que c’est beau.
En 2015, Jarre lui a même offert un petit lifting, une version remasterisée avec encore plus de punch. Comme si t’avais pas le droit de souffler.
C’est d’ailleurs le seul morceau de l’album à avoir eu un clip. Un clip futuriste, forcément. Avec des visuels numériques qui, à l’époque, étaient franchement avant-gardistes. L’homme, la machine, le temps. Tout s’entremêle.
Et puis il y a eu la tournée. Europe en Concert, en 1993. Trois mois. 650 000 spectateurs. Une démesure totale, à la Jean-Michel Jarre. C’était pas juste des concerts. C’était des shows, des expériences. Entre musique, lumière et pyrotechnie.
Voilà. Chronologie, c’est ça.
C’est pas juste un album. C’est un souvenir d’enfance. Une sensation. Un voyage dans le temps, dans tous les sens du terme.
Alors si vous ne l’avez jamais écouté, ou si vous l’avez un peu oublié… je vous invite à y retourner. À tendre l’oreille. Et à vous laisser porter.

