À Saintry-sur-Seine, commune de l’Essonne d’un peu plus de 6 000 habitants, l’été 2025 restera dans les mémoires. Sous les voûtes de l’église de la Nativité, construite à la fin du XVIIIe siècle par la famille de Clermont-Tonnerre, les marteaux et pinceaux s’activent. Mais ici, pas de grandes entreprises ni de chantier monumental : ce sont 57 bénévoles – du jeune majeur à l’aïeul de 91 ans – qui redonnent vie à ce lieu chargé d’histoire.
Des travaux à la mesure de la communauté
Depuis début août, chaque jour, une vingtaine de bénévoles s’activent : montage de 500 m² d’échafaudages, nettoyage des pierres, peinture des murs, petits travaux électriques. Des artisans locaux, comme un plâtrier-peintre ou un électricien, transmettent leur savoir-faire, tandis que la commune met à disposition du matériel gratuitement. Seuls le sol et les vitraux échappent à la rénovation.
Résultat : environ 80 000 euros économisés pour la municipalité, une somme qui pourra être réinvestie ailleurs. L’église, qui peut accueillir jusqu’à 250 personnes, n’avait pas connu de restauration complète depuis plusieurs décennies.
Plus qu’un chantier, un lien social
Pour Patrick Rauscher (SE), maire de Saintry et lui-même en salopette sur le chantier, ce projet dépasse largement la simple remise en état :
« C’est une démarche de solidarité. On veut resserrer les liens autour d’un projet commun. »
Et les liens se tissent, effectivement. Les journées s’étendent de 9h à 18h, entrecoupées de repas partagés où les bénévoles échangent anecdotes et rires. « On devient amis le temps des travaux », sourit le maire.
Pour Bernard, habitant depuis 40 ans, la motivation est simple :
« C’est notre patrimoine, notre cadre de vie. C’est normal d’apporter sa pierre à l’édifice. »
Une dynamique qui dépasse les murs de l’église
Le chantier attire aussi les curieux et fait parler sur les réseaux sociaux, où les habitants suivent en direct l’avancée des travaux. Des adolescents viennent prêter main-forte pour une heure ou une journée, découvrant parfois leurs premières expériences manuelles : « J’ai appris à mélanger du mortier, c’est pas si compliqué ! », raconte l’un d’eux avec fierté.
Cette mixité des âges et des profils transforme le chantier en véritable école de solidarité. « On apprend sur le tas, ce n’est pas parfait mais c’est gratifiant », confie Arlette, bénévole fidèle depuis le premier jour.
Un patrimoine vivant pour demain
L’église de la Nativité n’est pas qu’un bâtiment religieux : elle accueille cultes, concerts et événements culturels. En la restaurant, la commune préserve un lieu de mémoire, mais aussi un espace de rencontre. L’ambition affichée est de la rouvrir dès septembre, prête à accueillir fidèles et visiteurs.
Au-delà de la pierre, c’est une vision qui s’affirme : celle d’un patrimoine vivant, ouvert et partagé. À Saintry, l’histoire n’est pas figée dans les murs, elle se construit chaque jour grâce à l’engagement des habitants.
L’été 2025 aura montré qu’une communauté unie peut relever les défis les plus ambitieux. Et dans cette église bientôt restaurée, chaque coup de pinceau restera comme le symbole d’une solidarité retrouvée.

